Archive for juin 2011

Applaudissez, citoyens…!

30 juin 2011

La première pierre du chantier du stade vélodrome a donc été posée il y a

Exegi monumentum aere perennius*

quelques jours en grande pompe. Le stade sera couvert. Plaudite, cives !(applaudissez, citoyens, comme le demandaient les acteurs dans la Rome antique).

Car le stade à Marseille ressemble  bien au Colisée sous Domitien. Rome,  en ce premier siècle, faisait face à des difficultés croissantes mais l’empereur fit construire l’hypogée et augmenta considérablement de nombre de places. Il ajouta également l’attique qui surmonte les arcades et qui soutenait les 240 poutres servant à l’installation d’un uelum, ces toiles qui permettaient aux spectateurs d’être protégés du soleil méditerranéen. Les bâtiments des alentours furent restaurés. Même si règne fut l’un des plus contestés de l’histoire impériale, l’oeuvre « coliséenne » de Domitien reste, deux millénaires plus tard, reconnue, et la couverture de cette arène suscite toujours l’admiration.

pose de la première pierre le 9 juin 2011

Nous ne savons pas si, à Marseille, la modernisation et le vélum moderne du stade laisseront, dans 2000 ans un souvenir aussi fort. Mais, il y a au moins un point de ressemblance dans le fait qu’aujourd’hui, à Marseille, dont tout le monde reconnaît les difficultés sociales et politiques, le stade est le plus gros chantier de la ville et tous les responsables politiques (ou presque) ont voulu apparaître sur la photo de la pose de la première pierre.

Le sacrifice des finances publiques est considérable. 273 millions d’euros pour 10000 places de plus. Ça fait quand même cher la place, même couverte… et un endettement sur 35 ans. Les maigres capacités d’investissement de la ville sont donc mobilisées en grande partie pour le stade. Et dans le même temps, la rocade L2 n’est toujours pas terminée, les piscines municipales sont fermées par manque de travaux, les enfants ne peuvent être scolarisés en maternelles par manque de classes, les bébés ne trouvent pas de place en crèche, les bibliothèques et médiathèques sont peu développées, les hôpitaux doivent être modernisés, sans parler de la carence d’infrastructures de transports publics…

Si le projet a fait l’objet d’une intense communication, sa priorité n’a été débattue, ni dans la population, ni vraiment au conseil municipal qui ressemble plus à la comedia del arte ou un consiglio comunale di registrazione qu’à une assemblée responsable capable de discuter d’une véritable stratégie municipale d’investissements stratégiques pour Marseille sur le long terme. Mais en allait-il différemment sous Domitien, dont Juvénal nous rapporte, que pour marquer son mépris envers le Sénat, l’empereur le faisait délibérer pour décider dans quel vase on devait faire cuire un turbot ?

A Marseille, le sport professionnel aurait toute sa place, mais rien que sa place. Le stade ne saurait masquer la carence de projets structurants de cette ville. Le renouvellement du stade n’est pas une bêtise. Ce qui l’est, c’est le montant, l’absence de véritable étude de prospective, l’absence de débat sur les priorités dans une ville aux ressources limitées.

* « J’ai achevé un monument plus durable que l’airain » (Horace, IIIe livre des Odes)

Le Cercle Progressiste Carnussien fête ses 10 ans !

28 juin 2011

L’assemblée générale qu’a tenue le Cercle Progressiste Carnussien samedi 25 juin 2011, dans la salle Tony Garnier, était un peu particulière puisqu’elle coïncidait avec le 10ème anniversaire de la création de cette association, née en 2001 dans la dynamique issue des élections municipales, à l’initiative d’un groupe d’habitants de Carnoux désireux d’animer la vie démocratique de la commune. A cette occasion, Jacques Boulesteix, cofondateur et président du Cercle jusqu’en décembre 2008, a rappelé quels étaient les objectifs de l’association :

–  favoriser l’information, la participation et les rencontres entre citoyens,

–  créer des lieux permanents de débats relatifs à l’évolution de la société, tant sur les aspects sociaux, culturels, éducatifs, économiques que sur les grands enjeux planétaires,

–  développer la démocratie participative.

Dix ans plus tard, ces objectifs sont plus que jamais d’actualité et le bilan du Cercle est largement positif. Le journal publié par le Cercle Progressiste Carnussien, initialement édité de manière artisanale et distribué à une soixantaine de sympathisants, est désormais imprimé à 3 500 exemplaires et distribué de manière systématique dans toutes les boîtes aux lettres de la commune. Le dernier numéro, paru en mars 2011, à l’occasion des dernières élections cantonales, est le 24ème, ce qui atteste de la régularité de cette parution. Les membres du Cercle continuent à se réunir en moyenne une fois par mois pour débattre de sujets variés autour de l’activité locale et internationale.

Quant aux conférences, organisées à raison de 3 par an, elles attirent régulièrement un public de 40 à 60 personnes, dont certaines viennent même des communes voisines. Cécile Tonnelle, actuelle présidente de l’association, a rappelé au cours de l’assemblée générale le thème des trois dernières conférences organisées au cours de l’année écoulée :

–  « Quelles évolutions pour le transport ferroviaire régional ? », conférence présentée en novembre 2010 par Jean-Yves Petit, vice-président du Conseil Régional PACA, délégué aux transports et à l’écomobilité ;

–  « L’hôpital public menacé ? », une conférence–débat dirigée le 31 janvier 2011 par Bernard Vialettes, professeur au CHU et chef de service à l’hôpital de la Timone ;

–  « Fragile Méditerranée », un film suivi d’un débat, animé le 30 mai 2011 par Nardo Vicente, biologiste marin, responsable scientifique de l’Institut océanographique Paul Ricard.

Concernant le blog collectif, actif depuis février 2009 et alimenté par les membres de l’association, le bilan dressé par Bernard Ensargueix, qui fait office de webmaster, est là aussi très positif. Près de 400 articles ont été publiés depuis l’ouverture du blog et la fréquentation est en hausse régulière avec désormais plus de 1 500 visiteurs en moyenne chaque mois.

Le renouvellement du bureau de l’association a permis cette année à Léonide Glangetas, trésorier du Cercle Progressiste Carnussien sans discontinuer depuis sa création, de passer la main à Josette Manforti qui était déjà trésorière adjointe et qui hérite d’une situation financière saine. Ce passage de flambeau a été l’occasion, pour tous les membres présents, de remercier chaleureusement l’engagement assidu de Léonide Glangetas pendant toutes ces années. C’est ensuite dans la maison de ce dernier que le groupe s’est retrouvé pour une soirée chaleureuse et conviviale à déguster de fabuleuses pizzas cuites dans le four installé dans le jardin, tout en discutant des innombrables projets qui devraient animer les rencontres et les débats du Cercle Progressiste Carnussien pour les 10 prochaines années…

 L. V.

De la Grèce à la France…

27 juin 2011

Les dirigeants européens ne prennent même plus la peine de cacher leur inquiétude. Une faillite d’Athènes, prévient Jean-Claude Juncker, le Premier ministre et ministre du Trésor Luxembourgeois, « pourrait s’avérer contagieuse pour le Portugal et l’Irlande puis, avant même l’Espagne, pour la Belgique et l’Italie, étant donné leur lourde dette« .

X. Gorce Le Monde 23/06/2011

Agitant le spectre d’une panique financière digne de celle qui a suivi la faillite de la banque Lehman Brothers à l’automne 2008, le ministre des Finances belge, Didier Reynders, renchérit, en ajoutant pour la première fois la France à la liste des pays qui risquent d’être fragilisés….

Cela fait plus de trente ans que la France n’a pas présenté un budget à l’équilibre ! Et nous avons subi un véritable emballement de la dette publique, encore aggravé par la crise… La dette publique de la France, détenue aux deux tiers par des investisseurs étrangers, dépassera 90% du PIB en 2012 (un ratio qui a doublé en vingt ans) si rien ne change, prévient la Cour des Comptes dans son dernier rapport… Ce qui signifie qu’en 2012, le simple remboursement des intérêts pourrait atteindre 60 milliards d’euros !

Un décès "soudain et attendu".

L’Europe est au pied du mur. En une dizaine de jours, la situation s’est incroyablement tendue. Tous les scénarios sont possibles. Y compris les plus noirs.

« La question est de savoir s’il y aura encore une zone euro dans quelques mois ou quelques années« , s’est alarmé François Hollande, candidat à la primaire socialiste. « Il y a maintenant péril car si rien n’est fait, cela peut aller vite. Ce sera la déconstruction de l’Europe« . La dernière une de l’hebdomadaire « Der Spiegel », qui montre l’euro dans un cercueil recouvert d’un drapeau grec, donne une idée de la réponse..!

Une catastrophe sanitaire régionale

25 juin 2011

Nicoli, c’est le meilleur (dixit Christian Rossi, directeur général adjoint de l’AP-HM)

Le 31 janvier 2011, le Cercle Progressiste de Carnoux invitait le Professeur Bernard Vialettes, chef de service à l’hôpital de La Timone pour une conférence intitulée : « L ‘hôpital public menacé ? ». Le contenu de la conférence montrait clairement que le point d’interrogation du titre était de pure forme et que les réformes menées au pas de charge depuis 4 ans remettaient bel et bien en cause le fonctionnement des hôpitaux publics, dans tout le pays, au profit des cliniques et hôpitaux privés. Le Professeur Vialettes terminait sa conférence en disant sa crainte de voir le secteur public hospitalier redevenir, à terme, ce qu’il était au début du XXe siècle : un hospice pour les pauvres !

Le titre de première page  de La Provence du jeudi 23 juin et l’article qui le suit en page 2 viennent malheureusement conforter ces graves inquiétudes.

Malaise à l’hôpital

Le Professeur François Nicoli, chef des urgences neurovasculaires à La Timone, spécialiste mondialement reconnu du traitement des accidents vasculaires cérébraux (AVC), vient d’envoyer au ministre de la santé sa démission des fonctions de ‘professeur des universités – praticien hospitalier’ qu’il justifie ainsi : « L’insuffisance flagrante et persistante des moyens médicaux et humains alloués à mon service ne me permet plus de répondre aux exigences de la qualité des soins ».

Il a écrit à ses confrères neurologues : « Je quitte un système auquel je ne crois plus »… « Je ne suis ni le premier, ni le dernier, à faire volontairement ce choix« .  C’est en effet pour le moins inquiétant !

Rappelons que dans le dernier numéro du « Messager », la municipalité de Carnoux avait refusé un résumé de la conférence du Professeur Vialettes au prétexte que ce résumé était politicien . A croire que la fonction de professeur des universités – praticien hospitalier est envahie par d’affreux politiciens gauchistes (ce qui serait quand même très nouveau !!) Même le professeur Bernard Debré, député UMP, mériterait alors ce qualificatif puisqu’il a récemment dénoncé la « casse de l’hôpital public ».

La vérité est que dans la France sarkozienne, il en est  de la santé comme de l’éducation, de l’énergie, de la poste, de la SNCF, etc.., bref de tous les services publics : ils sont délibérément et systématiquement sacrifiés pour gonfler les profits des actionnaires du secteur privé, dont l’intérêt général est bien le moindre souci.

 J-C  B


Est-ce que l’interdiction, c’est la solution?

21 juin 2011

La mairie de La Ciotat (Bouches-du-Rhône) a décidé de suivre l’exemple de New York en mettant en place cette saison une plage non-fumeur, une initiative populaire, selon l’adjoint au maire chargé de l’environnement qui a reçu des demandes pour les aires pour enfants.

l'exemple de New York.....

« La plage non-fumeur est effective et ça marche très, très bien« , a indiqué Noël Collura. « Nous étions arrivés au constat désolant que la prévention et même la distribution des cendriers de plage n’étaient pas suffisants« , a-t-il expliqué.

Dans le centre-ville de cette station balnéaire, les baigneurs de la plage Lumière savent dorénavant, en passant sous un panneau d’entrée affichant la spécificité du lieu, qu’ils entrent en zone non-fumeur.

En prenant cette initiative, la mairie pensait d’abord aux enfants qui se retrouvaient trop souvent en train de jouer ou déterrer des mégots de cigarette. Une signalétique est en cours d’installation pour localiser ce lieu sans mégot et des cendriers en forme de cigarette ont d’ores et déjà été disposés tout autour de cette plage où police municipale et police de l’environnement sensibilisent les gens sans verbaliser.

« Les gens peuvent se baigner et aller fumer au niveau des cendriers« , a dit l’élu, ajoutant que le but est de ne « plus avoir de mégots sur la plage ». Une initiative qui pourrait être étendue. « Pour vous donner une idée, la plage non-fumeur, c’est même pas quatre pour cent des plages de La Ciotat. C’est une expérience mais c’est vrai que j’ai des demandes pour les parcs où les petits jouent, on est en train de voir« , a ajouté l’élu, citant notamment le parc du Mugel, situé dans la calanque du même nom, où il y a des risques d’incendie.

« Que la ville ait une initiative pour limiter les mégots sur la plage, c’est une très bonne chose, mais est-ce que l’interdiction, c’est la solution?« , s’est interrogé Nathalie Van Den Broeck, responsable régionale de la Surfrider Foundation, une association de protection du littoral.

Un Coluche vous manque…

19 juin 2011

… et tout est dépeuplé

Un quart de siècle après, un crêpe noir voile toujours la date du 19 juin: ce jour d’été 1986, la moto de Coluche rencontre ce « putain de camion » qui prive la scène et la vie politique d’une grande gueule au grand coeur.

Mais dans le pire, c'est moi le meilleur....

Fasciné par le motard rebelle de « L’Equipée sauvage » qu’incarnait Marlon Brando, Coluche, mort en selle sur une route du sud, conserve une popularité intacte que perpétuent avec une nécessité chaque hiver croissante les « Restos du Coeur », inventés pour une saison en 1985.

Le regret, mais surtout le manque

« Il y a le regret, mais surtout le manque, sur ce climat insupportable en ce moment », juge le cinéaste Romain Goupil, son ami, dans un entretien à l’AFP à l’occasion de ce 25ème anniversaire.

Depuis, Coluche, disparu à 41 ans, est devenu une institution, statut impensable de son vivant qui lui vaut aujourd’hui une statue, une salopette en bronze grandeur nature plantée mardi dans la ville de son enfance, Montrouge, devant plusieurs centaines de badauds toujours en deuil.

Il y a des moments…

16 juin 2011

…où on se demande dans quel monde nous vivons :

Un simple orage a suffit pour détruire notre liaison ADSL… D’où ces quelques jours de silence obligatoires sur notre Blog car, il faut se rendre à l’évidence,  avec une liaison de secours par MoDem, impossible de communiquer.

Mardi, la venue éclair du premier ministre François Fillon à Marseille a bloqué durant des heures une partie de la ville. Des réunions ont été annulées, des rendez-vous repoussés, des employés ont dû cesser le travail. L’approche du Pharo était limitée, les entrées dans le jardin interdites. La Communauté Urbaine et l’Université pouvaient plus fonctionner…Cette venue a été connue très tardivement, seulement à la veille du long week-end de Pentecôte, comme si l’annonce n’avait pu être anticipée, comme si la venue d’un premier ministre devait bloquer une partie d’une grande ville. Et encore il ne s’agissait pas de Sarkozy, pour lequel, nous nous en souvenons encore, la ville est alors totalement désorganisée.

François Fillon, mardi à Marseille

Et s’il s’était agit du G8, c’est tout le département qui aurait été figé, les camions interdits, les hélicoptères survolant le territoire…Lors de l’inauguration du tramway, Sarkozy avait fait réquisitionner l’observatoire Longchamp, mis en congé les employés, évacuer tous les véhicules stationnés dans l’enceinte, certains mis en fourrière, aménager un salon de repos avec des fauteuils et des canapés neufs. Il y a deux ans, la venue de Sarkozy à Venelles avait fait tout un cirque. D’Aix à Venelles, tout a été bouclé de longues heures, avec un bal d’hélicos en ronde aérienne, barrages des routes, chiens, tireurs d’élite, gardes du corps, contrôles, fouilles… A Marseille, chaque visite de Sarkozy (Union de la Méditerranée, rencontre Inde-UE, …) bloque une partie de la ville. Hier soir, l’assemblée plénière du Conseil de Développement de MPM, prévue depuis 2 mois, a due être annulée, de même que le Conseil d’Administration de l’Université de la Méditerranée. Les 180 membres du Conseil de Développement de MPM, leurs invités des Conseil de Développement d’Aix, d’Aubagne et de l’Etang de Berre, ainsi que des intervenants parisiens et des élus, ont donc dû rebrousser chemin. Fillon n’est resté qu’une demi-heure, le temps d’un discours. Les membres (volontaires) des Conseils de Développement n’ont pas apprécié…

Radars : la solution ultime…

2 juin 2011