Lettre ouverte du Cercle Progressiste Carnussien aux fédérations des partis de gauche (PS, FG, EELV, NPA, LO) en vue des prochaines élections législatives
Madame, Monsieur,
Le 6 mai dernier, les Français ont choisi de ne pas renouveler leur confiance à Nicolas Sarkozy et de porter à la tête du pays, pour la première fois depuis 24 ans, un président de gauche en la personne de François Hollande. Il est très probable que les électeurs qui avaient voté au premier tour pour un des candidats de gauche n’ont pas tous reporté leur voix sur le candidat issu des primaires socialistes. Certains d’entre eux l’ont fait à contre cœur et sans nourrir trop d’illusion quant aux changements de politique à attendre de ce choix. Il n’en demeure pas moins que plus de 18 millions de Français ont choisi François Hollande comme nouveau président de la République, lui qui n’avait recueilli qu’un peu plus de 10 millions de voix au premier tour, alors que le total des suffrages de gauche n’atteignait pas 16 millions.
A défaut de traduire une adhésion enthousiaste du peuple de gauche au programme socialiste, ce choix exprime donc sans ambiguïté un rejet de la politique menée par l’UMP depuis 10 ans déjà, marquée par l’injustice, la régression des protections sociales, l’accroissement de la dette, le démantèlement des services publics et le triomphe du libéralisme débridé. Il s’agit désormais de donner à François Hollande les moyens de gouverner notre pays dans une autre direction et sur la base d’autres valeurs qui sont chères à tous ceux qui se reconnaissent dans la gauche : solidarité, fraternité, justice sociale, égalité des chances, défense de l’environnement et priorité à l’humain sur l’enrichissement économique individuel.
Le 10 juin prochain aura lieu le 1er tour des élections législatives qui devront donner au nouveau président une majorité lui permettant de mener à bien une nouvelle politique, plus respectueuse de ces valeurs qui nous rassemblent. Or, force est de constater que l’émergence d’une telle majorité ne va pas de soi dans un pays où globalement la droite et l’extrême droite sont majoritaires, puisqu’elles ont rassemblé 56 % des suffrages exprimés au premier tour des élections présidentielles, le 22 avril dernier.
Dans la 9ème circonscription des Bouches-du-Rhône, la situation est particulièrement préoccupante puisque le score des partis de droite y a frôlé les 62 %. Les chiffres extrapolés à partir des élections présidentielles, et qui sont totalement corroborés par ceux des élections précédentes (en particulier les cantonales de 2008 et 2011), parlent d’eux mêmes. Le candidat sortant de l’UMP, qui brigue un 4ème mandat consécutif après avoir été réélu dès le 1er tour en 2007, ne devrait pas obtenir moins de 30 à 32 % des suffrages exprimés et sera donc automatiquement qualifié pour le second tour. Il en sera forcément de même pour le candidat Front National avec un score attendu autour de 22 à 23 %.
En revanche, si la gauche se disperse sur plusieurs candidats comme elle l’a fait lors des dernières élections locales, le risque est très élevé que celui qui arrivera en tête ne sera pas en mesure de rassembler les 20 à 21 % de suffrages nécessaires pour se maintenir au 2ème tour (ce pourcentage dépend bien évidemment du taux de participation mais on observe traditionnellement que celui-ci est très inférieur à celui d’une élection présidentielle et ne dépasse guère 58 à 60 %). Une telle élimination de la gauche dès le 1er tour, comme cela a été le cas lors des récentes élections cantonales, à La Ciotat comme à Aubagne Est, serait d’autant plus regrettable qu’une candidature unique de la gauche permettrait un tout autre scénario. Dans ce cas, et même si tous les électeurs de gauche ne se retrouveront pas dans celui qui aura été choisi pour les représenter, le candidat de gauche, quel qu’il soit, est certain de rester en lice pour le 2ème tour et a même toutes les chances d’aborder ce second tour en tête devant les candidats du FN et de l’UMP, ce qui lui donne une sérieuse chance de remporter la circonscription.
C’est la raison pour laquelle le Cercle Progressiste Carnussien souhaite connaître votre position sur ce point qui nous parait primordial dans le cadre de cette échéance électorale. Association créée en 2001, le Cercle Progressiste Carnussien n’est ni un parti politique ni un syndicat ni un groupe de pression mais simplement un regroupement d’habitants de Carnoux désireux de promouvoir les échanges et les débats autour de thèmes variés, d’ampleur locale ou globale, qui touchent à notre vie quotidienne et à l’évolution de notre société. Outre nos réunions mensuelles, nous organisons régulièrement des conférences, animons un blog collectif (consultable à l’adresse https://carnouxprogres.wordpress.com/) et publions périodiquement un journal édité à 3 500 exemplaires et distribué dans toutes les boîtes aux lettres de Carnoux (archives accessibles via notre site http://carnouxprogres.free.fr). Le n° 26 sera diffusé avant les prochaines élections législatives et nous souhaitons y analyser les propositions des candidats qui se présenteront localement.
C’est pourquoi nous vous adressons ce courrier pour connaître votre position et l’état des discussions en cours sur ce point, afin être en mesure de les analyser avec pertinence dans notre prochaine publication. Devant boucler celle-ci pour le 23 mai, nous vous serons naturellement gré de bien vouloir nous répondre dans les meilleurs délais et en tout état de cause avant cette date. Si vous souhaitez nous rencontrer pour cela, nous sommes bien entendu ouverts à la discussion.
En vous remerciant par avance pour vos réponses aussi précises que possible sur cette question, nous vous prions d’agréer, Madame, Monsieur, nos plus respectueuses salutations.
Pour le Cercle Progressiste Carnussien
Cécile Tonnelle, Présidente