Archive for septembre 2011

Plutôt corrompus….!

29 septembre 2011

Les élus politiques français jugés « plutôt corrompus ».

Près de trois Français sur quatre (72%) estiment que d’une manière générale les élus et les dirigeants politiques sont « plutôt corrompus », contre 19% qui pensent qu’ils sont « plutôt honnêtes », selon un sondage TNS-Sofres pour la matinale de Canal+ mercredi.

« Ce jugement critique est le plus fort jamais mesuré depuis 1977, date à laquelle la question a été posée pour la première fois par TNS Sofres. Il est en outre en augmentation de 4 points par rapport à juillet 2010, qui était déjà un record », note l’institut.

Pour lutter contre la corruption, 25% des sondés déclarent spontanément ne faire confiance à aucune des formations politiques et 15% sont sans opinion. Avec 26% de gens qui lui font le plus confiance, le Parti socialiste arrive toutefois en tête, devant Europe Ecologie-Les Verts (20%). 16% des Français accordent leur confiance au Front national, juste devant l’UMP (15%). Enfin, 14% d’entre eux font confiance au Front de gauche et 11% au MoDem.

Les jeunes (83% des moins de 35 ans jugent les hommes politiques plutôt corrompus), les ouvriers (85%) et les sympathisants du Front national (89%) sont les plus sévères. Si l’ensemble des catégories sont majoritairement critiques à l’égard des élus et dirigeants, les personnes âgées de 50 ans et plus et les sympathisants de l’UMP le sont un peu moins (respectivement 25% et 37% d’entre eux les trouvent plutôt honnêtes).

Sondage réalisé du 23 au 26 septembre auprès d’un échantillon de 1.000 personnes représentatif de l’ensemble de la population âgée de 18 ans et plus, interrogées en face-à-face à leur domicile (Méthode des quotas). (afp)

L’humanité vit à crédit….

27 septembre 2011

…sur les ressources de la planète

L’humanité vivra, à partir de ce mardi 27 septembre, à crédit sur les ressources de la planète. En neuf mois, les Terriens ont en effet épuisé ce que la planète peut leur fournir en un an, rapporte mardi la Libre Belgique sur base du calcul de l’empreinte écologique réalisé par l’Américain Mathis Wackernagel, président de Global Footprint Network.

 

Chaque année, l’ONG Global Footprint Network calcule le jour où la consommation de l’humanité en ressources naturelles a épuisé ce que la planète est capable de fournir en une année.

Pour 2011, Mathis Wackernagel a fixé la date pivot au 27 septembre.

« Notre vie à crédit commence un peu plus tôt cette année : du début du mois de novembre en l’an 2000, la date symbolique a glissé vers la fin du mois de septembre en 2011 »

Le Sénat bascule à gauche.

26 septembre 2011

La gauche française a remporté dimanche une victoire historique aux élections sénatoriales en faisant basculer la deuxième chambre du Parlement dans son camp, pour la première fois de la Ve République, provoquant un bouleversement politique à sept mois de la présidentielle.

« Pour la première fois, le Sénat connaît l’alternance« , a déclaré, très ému, le patron des sénateurs PS, Jean-Pierre Bel. Alors que tous les résultats n’étaient pas encore parvenus, il a annoncé que la gauche avait déjà « 175 sénateurs, c’est-à-dire au-delà de la majorité absolue ». « Le changement est en marche« , a-t-il ajouté.

François Hollande, candidat à la primaire PS, en tête dans les sondages, y a vu « une décomposition du système Sarkozy« , « prémonitoire » pour 2012.

Le Premier ministre François Fillon a pris acte dans un communiqué d’une « forte poussée » de l’opposition aux élections sénatoriales, « accentuée par les divisions de la majorité », et a appelé au « rassemblement de tous les élus qui se reconnaissent dans les valeurs de la majorité présidentielle ».

Malgré la victoire de la gauche, le président sortant du Sénat, Gérard Larcher (UMP), a annoncé qu’il était candidat à sa propre succession.

Au fur et à mesure de la journée, des résultats sévères pour la majorité sont tombés. Le ministre de la Ville, Maurice Leroy, battu; un 8e siège gagné par la gauche à Paris où l’UMP ne détient plus que deux sénateurs; un gain d’un siège pour la gauche dans le propre département du président UMP du Sénat Gérard Larcher; Loiret, Isère, Nord, Pas-de-Calais, Hauts-de-Seine, Val-de-Marne, Oise, Manche, Pyrénées-Orientales… La liste des départements où la gauche a progressé s’est allongée, marquant une très forte poussée pour l’opposition.

« Plus que 2 sénateurs UMP à Paris, c’est une défaite historique et politique« , a triomphé Anne Hidalgo, 1re adjointe PS au maire de Paris, Bertrand Delanoë.

Pierre Charon, suspendu de l’UMP pour dissidence et malgré tout élu, a fait une arrivée triomphale au Sénat.

La réélection dès le premier tour dans le Loiret, département traditionnellement à droite, du sénateur sortant Jean-Pierre Sueur et celle, dans le Morbihan, de la sortante Odette Herviaux, également PS, avait donné le signal de cette victoire dès la mi-journée.

Dans la foulée, la victoire dans les Pyrénées-Orientales du président du conseil régional de Languedoc-Roussillon, le « frêchiste » Christian Bourquin, confirmait la tendance.

Il s’agit d' »une progression historique pour la gauche et une sanction incontestable pour l’UMP« , a déclaré le premier secrétaire du PS par intérim, Harlem Désir, arrivé au Sénat peu après la candidate à la primaire PS Martine Aubry et celle de François Hollande.

Cette victoire est particulièrement favorable pour ce dernier, une grande majorité de sénateurs PS s’étant prononcés en faveur du député de Corrèze.

La droite a perdu des départements qu’elle détenait depuis pratiquement toujours comme la Lozère.

« La gauche progresse partout, on sent une lame de fond », a assuré sur Public Sénat le secrétaire national du PS chargé des élections, Christophe Borgel.

C’est une défaite d’autant plus importante qu’il y a « un refus de la droite des grands électeurs », a renchéri Michel Delebarre, maire de Dunkerque et tête de liste PS dans le Nord où la gauche a gagné un siège et a manqué le 6e à une voix.

Les ministres Gérard Longuet (Défense) et Chantal Jouanno (Sport) ont été élus.

A sept mois de la présidentielle, cette défaite sonne comme un très mauvais signal pour le président Nicolas Sarkozy.

Samedi aura lieu l’élection du président du Sénat et une majorité de gauche devrait se traduire par un président de gauche. Catherine Tasca devrait tenter sa chance face à Jean-Pierre Bel, qui théoriquement devrait succéder au perchoir à M. Larcher.

La gauche doit son succès dimanche à ses victoires aux dernières élections locales (municipales, régionales, cantonales). La droite a pâti de ses fortes divisions et d’une forte grogne des élus locaux, qui ont mal accueilli la réforme territoriale et le regroupement des communes menés à marche forcée par les préfets. (afp)

L’indignation ne suffit pas.

21 septembre 2011

 « Créer c’est résister. Résister c’est créer ».

1. Deux millions d’exemplaires vendus pour un petit livre, à l’impérieux message : Indignez-vous (Indigène Editions), de Stéphane Hessel a été la surprise du marché de l’édition en 2010.

Dans cet ouvrage de 32 pages, l’ancien résistant de 93 ans, co-rédacteur de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, appelle les citoyens à l’indignation, étape nécessaire pour provoquer le changement de notre société.

En mai 2011, la jeunesse espagnole suit l’injonction de Stéphane Hessel : une semaine avant les élections municipales, des dizaines de milliers d’étudiants, de chômeurs, d’actifs et de citoyens sortent dans les rues des principales villes du pays. Ils expriment leur colère face à la détérioration des conditions de vie – conséquence de la mise en place des mesures d’austérité par le gouvernement – et appellent à une vraie démocratie, qui ne place pas les intérêts des banquiers et des politiciens avant ceux de la population.

Le mouvement prend une ampleur inattendue lorsqu’après les manifestations, des milliers de jeunes décident de rester sur la place centrale de Madrid, la Puerta del Sol, inspirés par les révolutions des peuples arabes. Ils se baptisent eux-mêmes Les Indignés, en hommage au livre de Stéphane Hessel, et organisent un campement longue durée. Leur mouvement essaime peu à peu dans d’autres pays européens, notamment grâce à internet et aux réseaux sociaux.

Doit-on voir dans ces derniers phénomènes le signe d’une nouvelle forme d’action et de militantisme ? Comment passer de l’indignation à l’action ? A découvrir autour de ce thème : Le mouvement des Indignés, en Espagne

2. Le 8 mars 2004 treize vétérans des mouvements de Résistance et des forces combattantes de la France libre lançaient un « Appel aux jeunes générations » dénonçant notamment « la remise en cause du socle des conquêtes sociales de la Libération ». Sur le modèle des valeurs définies en 1944 dans le programme du Conseil National de la Résistance, ces 13 vétérans proposent un nouveau « programme de la Résistance » pour notre siècle. Découvrir la vidéo

3. Le 14 mai 2011, à l’initiative de l’association « Citoyens Résistants d’Hier et d’Aujourd’hui », un nouvel appel est lancé par ces vétérans et ceux qui disent être « des résistants d’aujourd’hui ». A quelques mois de l’élection présidentielle en France, cet « Appel de Thorens-Glières » veut replacer fortement dans le débat politique les principes du Conseil National de la Résistance, et redonner sa place à la devise républicaine « Liberté, Egalité, Fraternité » Voir l’article

Ces commentaires ne sont rien d’autre qu’une analyse descriptive salutaire. On en retrouvera l’origine dans Rencontres Capitales, manifestation de portée nationale qui aura lieu vendredi 14 et samedi 15 octobre 2011 au Palais du Pharo à Marseille  http://cdurable.info/Rencontres-Capitales-Marseille-Un-autre-monde-debats-Pharo.html

L’Ecole est nue…

20 septembre 2011

Manifeste contre le dépouillement de l’école

Nous, collectif contre le dépouillement de l’école, déclarons que les « réformes » appliquées à l’Éducation nationale n’ont de réforme que le nom, et qu’elles masquent en réalité, le plus insupportable, le plus dangereux des dépouillements. Aujourd’hui, selon une logique comptable et technocratique à courte vue, les fondements de l’école républicaine sont menacés, et l’idéal d’une éducation de qualité pour tous sapé à la base.

Nous proclamons aujourd’hui que « l’école est nue ».

Nus....

Nue non seulement parce qu’elle est privée de moyens financiers, mais aussi et surtout parce qu’elle est amputée progressivement de son sens, expurgée de la visée humaniste qui, depuis les Grecs, lui donne son nom  d’« école ».

L’école est dépouillée quand le gouvernement tarit les concours de recrutement de professeurs, quand il n’assure plus la relève des enseignants retraités, ni les remplacements de professeurs malades ou en congé, et qu’il fait appel à des « viviers de vacataires » non formés et corvéables à merci.

L’école est abandonnée, quand l’État se décharge de son financement sur les collectivités locales, supprime la carte scolaire et impose l’« autonomie des établissements », instaurant de telles inégalités entre académies, filières et élèves, qu’il bafoue ses principes républicains.

L’école est dégarnie, quand elle est vidée de sa présence humaine (surveillants, conseillers d’orientation-psychologues, médecins et infirmiers scolaires, assistants sociaux, assistants pédagogiques…), remplacés par des caméras de surveillance et autres portiques de sécurité.

Les professeurs sont démunis, placés devant des élèves sans formation pratique sérieuse quand ils débutent ; obligés, au détriment de la qualité de leurs cours, d’assumer des tâches de plus en plus nombreuses ; sommés, dans certaines filières « réformées », de se convertir à des disciplines qu’ils ne maîtrisent pas en l’espace de quelques semaines ; travaillant souvent sans manuel scolaire et sans savoir à quel examen ils préparent les élèves, car les nouveaux programmes sont appliqués dans la précipitation ; contraints de bricoler, de s’agiter, de faire semblant, de s’adapter à tout et surtout à n’importe quoi sous couvert d’innovation pédagogique.

Les professeurs sont destitués, désormais recrutés, selon leur conformité idéologique au modèle du « fonctionnaire responsable » davantage que pour leur maîtrise d’un savoir ; bientôt réduits à des employés lambda, privés de l’essentiel de leur liberté pédagogique, soumis à une concurrence absurde ; obligés pour mendier des moyens de vendre leurs « projets » comme une soupe, et de se battre contre d’autres professeurs pour conserver leurs heures de cours ou leur poste.

Les élèves sont spoliés, parqués à 35 ou 40 dans les classes, livrés à la loi des « flux », broyés dans la masse ; privés de centaines d’heures de cours dans les différentes disciplines, au profit d’activités-gadgets ; privés de dispositifs efficaces de soutien ; leurs familles rendues responsables de leur échec via des « contrats de réussite » ou des « stages d’été » inadaptés.

Les élèves sont appauvris parce qu’on leur refuse d’apprendre le latin et le grec, les langues dites « rares » (c’est-à-dire toutes hormis l’anglais), les arts et ce qui n’est pas « rentable » ; parce que les nouveaux programmes leur proposent de l’anglais sans Shakespeare, de l’histoire sans passé, du français sans grammaire, des mathématiques sans démonstration – toujours moins de culture, et plus de procédures.

Les élèves sont dépecés, eux que l’on doit calibrer avec des « items » selon les nouvelles « grilles de compétences », comme si l’intelligence humaine pouvait se découper en tranches ; eux à qui l’on doit inculquer un « socle commun de connaissances et de compétences » davantage fondé sur l’idéal de l’O.C.D.E que sur celui de Montaigne.

Aujourd’hui nous appelons tous les « dépouillés » de l’Éducation nationale à nous rejoindre. Professeurs, parents, élèves, citoyens, il est encore temps d’inverser le cours délétère des pseudo-« réformes » qui transforment l’école en garderie sociale et transfèrent ses missions vers le secteur privé, au profit des plus riches et des mieux informés. Il suffit d’une volonté politique, celle de démocratiser le savoir, jadis portée par un Condorcet, un Jules Ferry, ou le comité national de la Résistance (qui a produit la commission Langevin-Wallon). Nous en appelons aux responsables politiques français, pour qu’ils agissent résolument contre le dépouillement de l’Éducation nationale.

Pour signer le manifeste : http://ecole.depouillee.free.fr

SORTIR DU PIÈGE DE LA DETTE

17 septembre 2011

A l’heure où les dettes des Etats sont brandies comme une nouvelle menace, où les marchés s’affolent, on aperçoit une fois de plus combien les politiques en place n’ont pas su, ni voulu, se saisir de l’occasion de la crise de 2008 pour reprendre la main sur les marchés financiers. Pourtant, les solutions existent, et Pierre Khalfa, co-président de la Fondation Copernic, nous propose dans Le Monde.fr une analyse éclairante et stimulante de ce que pourrait être une réponse nouvelle, sociale et démocratique, à la crise actuelle.

Le gouvernement vient d’annoncer un plan d’austérité basé sur plus de 10 milliards d’économies. Il prolonge les mesures déjà engagées comme par exemple le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Que ce plan soit fortement inéquitable n’est pas pour surprendre de la part d’un gouvernement qui a fait de la protection des riches sa boussole principale. Au-delà de son caractère socialement inacceptable, cette orientation, mise en œuvre par tous les pays européens, est économiquement stupide. Dans une Europe économiquement intégrée, dans laquelle les clients des uns sont les fournisseurs des autres, l’austérité généralisée est porteuse d’une logique récessive qui est déjà en route et qui touchera tous les pays. Une spirale absurde est en train de se mettre en place : pour réduire les déficits, les gouvernements mettent en œuvre des plans d’austérité drastique, ceux-ci vitrifient l’activité économique, ce qui réduit les recettes fiscales… et accroît les déficits, justifiant ainsi de nouveaux tours de vis qui aggraveront encore la situation.

Sortir de ce piège suppose d’abord de traiter la question de la dette. La crise financière et la récession qui a suivi ont évidemment joué leur rôle dans l’accroissement des déficits (perte de recettes fiscales, dépenses supplémentaires avec les plans de relance et le sauvetage des banques). Ainsi, le déficit public de la France est passé entre 2007 et 2009 de 2,7% à 7,5% du PIB et sa dette publique de 63,8% à 77,6% du PIB. Il s’agit donc de savoir si la petite minorité de dominants qui, par son avidité, a été responsable de la crise va en faire les frais ou si le coût de la crise va être supporté par la grande majorité de la population. Le choix des plans d’austérité montre que les gouvernements ont choisi la seconde solution.

Cependant, la dette ne date pas de la crise financière. Avant celle-ci, son accroissement est dû essentiellement aux cadeaux fiscaux fait aux ménages les plus riches et aux entreprises, notamment les plus grandes. Le rapport d’information, que le député UMP Gilles Carrez a établi en juillet 2010 dans le cadre du débat d’orientation budgétaire, donne des éléments qui permettent d’évaluer l’impact de « dix années de pertes de recettes non compensées ». On a ainsi pu calculer, qu’en l’absence des cadeaux fiscaux, le déficit budgétaire n’aurait été que en de 3,3% en 2009 au lieu de 7,5%, la France connaissant même, dans ce cadre, un léger excédent budgétaire en 2006, 2007 et 2008. Paul Champsaur et Jean-Philippe Cotis dans le Rapport sur la situation des finances publiques d’avril 2010 font une analyse similaire : « En l’absence de baisses de prélèvements, la dette publique serait environ 20 points de PIB plus faible aujourd’hui qu’elle ne l’est en réalité, générant ainsi une économie annuelle de charges d’intérêts de 0,5 point de PIB. »

Une logique imparable s’est donc mise progressivement en place. Les ménages les plus riches bénéficient d’allègements fiscaux conséquents que ce soit en matière d’impôt sur le revenu, d’une imposition moindre de leur patrimoine et des revenus de ce dernier. Ils dégagent ainsi des liquidités qu’ils peuvent prêter à l’État qui en a justement besoin à cause de ces allègements fiscaux et qui leur verse une rétribution pour cela. Ils touchent un double « dividende » : moins d’impôt et plus de rente. La dette est donc fondamentalement inacceptable car elle représente un transfert financier de la grande masse de la population vers les plus riches. C’est la grande masse des contribuables qui, à travers la fiscalité, paye la charge de la dette et c’est elle qui en subit les conséquences avec la réduction des dépenses publiques.

L’accroissement de la dette publique repose sur le fait que les États sont obligés d’emprunter sur les marchés financiers. Mais pourquoi donc doivent-ils s’endetter sur les marchés financiers ? En France, une réforme de la Banque de France a été votée en 1973 sous l’impulsion de Valéry Giscard d’Estaing, ministre des finances de Georges Pompidou. Cette réforme a interdit au Trésor public d’emprunter directement à la Banque de France à des taux d’intérêt nuls ou très faibles. La Banque de France ne peut donc plus financer par de la création monétaire les déficits publics. Le gouvernement français a été dès lors obligé de faire appel aux marchés financiers, c’est-à-dire à des banques privées, et ce à des taux d’intérêt relativement élevés. Cette disposition a été reprise intégralement dans les traités européens qui interdisent à Banque centrale européenne (BCE) de financer les États membres. Nous sommes donc dans une situation hallucinante dans laquelle les banques privées se refinancent à un taux dérisoire auprès de la BCE et prêtent aux États à des taux nettement supérieurs voire carrément usuraires. Les États et l’Union européenne se sont ainsi mis volontairement sous l’emprise des marchés financiers.

La dette est donc triplement illégitime : elle est le produit des cadeaux fiscaux fait aux dominants, de la crise financière dont ils sont responsables et du recours aux marchés financiers auxquels ils participent. Sortir de la situation actuelle suppose d’abord d’annuler au moins partiellement les dettes publiques en Europe, un audit citoyen de la dette publique devant déterminer la fraction de la dette à annuler et les acteurs concernés par cette annulation. Il faut ensuite une autre politique monétaire. En particulier la BCE et les banques centrales nationales doivent pouvoir, sous contrôle démocratique, financer les États et les politiques publiques européennes afin de sortir de l’emprise des marchés financiers. Il faut enfin une réforme fiscale d’ampleur qui redonne des marges de manœuvres à l’action publique. Il s’agit fondamentalement de repenser radicalement la construction européenne en mettant fin à des politiques d’austérité injustes et inefficaces et en mettant en œuvre des politiques économiques et sociales au service des populations. S’il ne veut pas retomber dans les ornières qui ont amené la droite au pouvoir, ce sont de telles orientations qu’un futur gouvernement de gauche devrait commencer à mettre en œuvre en France et qu’il devrait porter au niveau européen. Mais une telle rupture ne pourra s’effectuer que si les peuples s’en mêlent et imposent par leurs mobilisations ces réponses nouvelles à la crise.

Pierre KHALFA est aussi représentant de l’Union syndicale Solidaires au Conseil économique, social et environnemental, coauteur du livre Attac, Le piège de la dette, Éditions Les liens qui libèrent.

La crise des ânes.

15 septembre 2011

Voilà une histoire très pédagogique pour ceux qui n’auraient pas encore bien compris les tenants et aboutissants de la « crise financière » ou qui voudraient l’expliquer à d’autres.

bien triste histoire

Un homme portant cravate se présenta un jour dans un village. Monté sur une caisse, il cria à qui voulait l’entendre qu’il achèterait cash 100 euros l’unité tous les ânes qu’on lui proposerait. Les paysans le trouvaient bien un peu étrange mais son prix était très intéressant et ceux qui topaient avec lui repartaient le portefeuille rebondi, la mine réjouie. Il revint le lendemain et offrit cette fois 150 EUR par tête, et là encore une grande partie des habitants lui vendirent leurs bêtes. Les jours suivants, il offrit 300 EUR et ceux qui ne l’avaient pas encore fait vendirent les derniers ânes existants. Constatant qu’il n’en restait plus un seul, il fit savoir qu’il reviendrait les acheter 500 EUR dans huit jours et il quitta le village.

Le lendemain, il confia à son associé le troupeau qu’il venait d’acheter et l’envoya dans ce même village avec ordre de revendre les bêtes 400 EUR l’unité. Face à la possibilité de faire un bénéfice de 100 EUR dès la semaine suivante, tous les villageois rachetèrent leur âne quatre fois le prix qu’ils l’avaient vendu et pour ce faire, tous empruntèrent Comme il fallait s’y attendre, les deux hommes d’affaire s’en allèrent prendre des vacances méritées dans un paradis fiscal et tous les villageois se retrouvèrent avec des ânes sans valeur, endettés jusqu’au cou, ruinés. Les malheureux tentèrent vainement de les revendre pour rembourser leur emprunt. Le cours de l’âne s’effondra. Les animaux furent saisis puis loués à leurs précédents propriétaires par le banquier. Celui-ci pourtant s’en alla pleurer auprès du maire en expliquant que s’il ne rentrait pas dans ses fonds, il serait ruiné lui aussi et devrait exiger le remboursement immédiat de tous les prêts accordés à la commune.

Pour éviter ce désastre, le Maire, au lieu de donner de l’argent aux habitants du village pour qu’ils paient leurs dettes, le donna au banquier, ami intime et premier adjoint, soit dit en passant. Or celui-ci, après avoir rétabli sa trésorerie, ne fit pas pour autant un trait sur les dettes des villageois ni sur celles de la commune et tous se trouvèrent proches du surendettement.

Voyant sa note en passe d’être dégradée et pris à la gorge par les taux d’intérêts, la commune demanda l’aide des communes voisines, mais ces dernières lui répondirent qu’elles ne pouvaient en aucun cas l’aider car elles avaient connu les mêmes infortunes. Sur les conseils avisés et désintéressés du banquier, toutes décidèrent de réduire leurs dépenses: moins d’argent pour les écoles, pour les programmes sociaux, la voirie, la police municipale… On repoussa l’âge de départ à la retraite, on supprima des postes d’employés communaux, on baissa les salaires et parallèlement on augmenta les impôts. C’était, disait-on, inévitable mais on promit de  moraliser ce scandaleux commerce des ânes.

Cette bien triste histoire prend tout son sel, quand on sait que le banquier et les deux escrocs sont frères et vivent ensemble sur une île des Bermudes, achetée à la sueur de leur front. On les appelle les frères Marchés.

Très généreusement, ils ont promis de subventionner la campagne électorale des maires sortants. Cette histoire n’est toutefois pas finie car on ignore ce que firent les villageois. Et vous, qu’auriez-vous fait à leur place? Que ferez-vous?

Pour nous retrouver tous sur la place du village

*Samedi 15 octobre 2011* *(Journée internationale des indignés)* faites déjà passer cette histoire à votre voisin…**

C’est la chute finale….!

12 septembre 2011

Un satellite va bientôt retomber sur Terre, mais la Nasa ne sait pas où..!

Quels risques de vous prendre un bout de vieux satellite sur la tête? 1 sur 21.000 milliards, selon la Nasa -soit beaucoup moins que de gagner le gros lot à l’euromillion. En revanche, la probabilité qu’une personne, quelque part sur Terre, soit touchée par un débris, chute à 1 sur 3200.

Le satellite UARS en orbite. (NASA)

Le satellite surveillé par la Nasa, UARS, est l’équivalent d’un petit bus (10 mètres pour 6 tonnes). Mis en orbite en 1991, il a achevé sa mission en 2005. Comme il n’a plus de fuel, il ne peut pas être précipité à un endroit précis (dans le Pacifique, par exemple). Petit à petit, il retombe vers l’atmosphère. Si la plupart des débris devraient se consumer, environ 500 kg devraient toucher le sol, sans doute fin septembre, et la Nasa n’a aucun moyen de prévoir où jusqu’à environ 2 heures avant la chute finale.

Beaucoup de zones inhabitées

Heureusement, 70% de la surface terrestre est occupée par de l’eau. Pour le reste, une fois qu’on retire les déserts, les montagnes et la toundra, l’homme n’occupe qu’entre 5 et 10% de la planète. La Nasa, qui publiera un bulletin hebdomadaire sur UARS, rappelle qu’en moyenne, un débris retombe chaque jour au sol. Selon l’Agence américaine, aucune personne n’a jamais été blessée.

La semaine dernière, un rapport sonnait cependant l’alarme, indiquant que le niveau des débris actuellement en orbite avait atteint un niveau «critique». Selon leur altitude, les satellites abandonnés peuvent rester en orbite de quelques années (pour les plus bas, situés à quelques centaines de km) à plusieurs milliers d’années pour les géostationnaires (à 30.000 km).

En cas de collision, comme en 2009, des dizaines de milliers de débris se retrouvent éparpillés et tournent autour de la Terre à plusieurs milliers de km/h, pouvant occasionner de gros dégâts pour d’autres satellites ou l’ISS. Avec un effet boule de neige, ils pourraient atteindre une telle densité qu’il deviendrait impossible de mettre de nouveaux satellites en orbite. Pour l’instant, les solutions pour faire le ménage restent coûteuses et technologiquement complexes. Mais tôt ou tard, il faudra bien finir par donner un bon coup de balais.