Archive for mars 2010

Voisins vigilants : exercice pratique…

29 mars 2010

Une nouvelle décharge sauvage vient d’apparaître à Carnoux…..!

Près de la résidence de tourisme....

Et juste à côté....

Alors, je suis voisin vigilant :

  • Je téléphone à la gendarmerie
  • Je téléphone aux services techniques
  • Je téléphone au Maire
  • Je téléphone à la CU.MPM
  • Je fais comme tout le monde, je tourne la tête de l’autre côté.

Carnaval subversif à Carnoux !

28 mars 2010

 

Samedi 27 mars 2010, jour de carnaval à Carnoux : exit cette année les sempiternelles majorettes et les danseuses de samba brésiliennes, et place à l’imagination avec des chars de bric et de broc lançant dans le vent leurs pétales de papier multicolores et d’énormes bulles de savon. L’ensemble est très original et ne manque pas de poésie avec de superbes papillons qui agitent leurs ailes colorées au dessus de personnages en tenue chamarrée dont certains ondulent au rythme de la musique, perchés sur d’immenses échasses. Une belle réussite artistique donc pour ce carnaval, dans une ambiance bon enfant et sous un ciel plutôt bienveillant.

Comme à l’accoutumée, le défilé se termine par la mise à feu du fameux caramantran, sensé selon la tradition symboliser les rigueurs de l’hiver qui prend fin et cède la place à un printemps plus clément. En l’occurrence cette année, le mannequin que les employés municipaux déchargent du camion des services techniques pour le jucher sur le bûcher a un petit air de cochonnet enrhumé avec son écharpe : peut-être un clin d’oeil au péril de la grippe porcine qui nous a fait trembler tout l’hiver et auquel la population a fini par échapper grâce aux coûteux investissement de notre ministre de la santé, aussi précautionneuse que bienveillante envers les laboratoires pharmaceutiques ? A moins qu’il ne s’agisse d’une allusion aux élevages industriels de porcs dont les déjections polluent les nappes et provoquent la prolifération d’algues vertes sur le littoral breton ?

Toujours est-il que la mise à feu du caramantran est précédée, comme il se doit, par son procès à

un petit air de cochonnet enrhumé avec son écharpe…?

charge, le réquisitoire ayant été prononcé par une des comédiennes qui trône sur le bateau des pirates. La pauvre effigie en papier mâché et à l’allure porcine en prend pour son grade. Elle est accusée ni plus ni moins d’être responsable, entre autres forfaits, du tremblement de terre à Haïti, du réchauffement climatique, de la pollution atmosphérique, du déclenchement de la crise économique, de la délocalisation des industries françaises et de la montée du chômage. Face à tant de méfaits, la sentence est unanime et la foule des carnussiens présents hurle son accord enthousiaste pour la mise à feu du pauvre porcelet dont la crémation provoque une impressionnante fumée noire au dessus des immeubles qui bordent la place.

Bien évidemment, il ne s’agit pas de prendre au sérieux ce type de jugement hâtif dans lequel l’auteur présumé de tant d’horribles forfaits est condamné sans défense sous les cris et les rires de la population, petits et grands rassemblés ! C’est justement le rôle du carnaval qui de tout temps a permis à tout un chacun de défouler ses frustrations et ses récriminations, dans une parodie de justice expéditive. Il ne viendrait bien entendu à l’esprit de personne de sortir de ce registre de l’humour et de se lancer dans un véritable procès pour chercher des responsables à toutes ces calamités qui nous accablent… Où irait-on si l’on devait identifier et juger ceux qui sont responsables des défauts de construction qui font que les maisons s’écroulent en cas de séisme, où ceux qui refusent, au nom du libéralisme économique, de prendre les mesures qui s’imposent pour limiter certaines activités à l’origine du réchauffement climatique ou pour freiner la spéculation financière avec toutes ses dérives ?

Il est certes bien commode de présenter la crise économique actuelle comme si elle n’était qu’une calamité naturelle inévitable dont on subi les conséquences, au même titre que les tremblements de terre où que ce pauvre hiver dont on vient de brûler la représentation en place publique ! Ceci dit, il viendra peut-être un jour où le peuple ne se contentera plus de ce genre de mascarade lénifiante et demandera des comptes à ses dirigeants tant économiques que politiques. Gageons que ce jour là ces derniers auront, pour fuir leurs responsabilités, des jambes aussi longues que les comédiens du carnaval de Carnoux perchés sur leurs échasses…

L. V.

Faible mobilisation….

28 mars 2010

….pour le « No Sarkozy Day »

neutralité politique et syndicale

Sur le modèle du « No Berlusconi Day » en Italie, des manifestations « No Sarkozy Day » ont été organisées samedi en France mais elles n’ont pas rencontré dans la rue le succès escompté par les organisateurs.

Lancé par 55 blogueurs français, ce mouvement est né « de la nécessité d’exprimer un ras-le-bol général vis-à-vis de la politique de Nicolas Sarkozy« , a déclaré Benjamin Ball, un des organisateurs de la marche parisienne qui a réuni un peu plus d’un millier de personnes.

Si le groupe sur Facebook rassemblait samedi dans l’après-midi 387.977 personnes, l’objectif de 100.000 manifestants en France était loin d’être atteint, alors que 350.000 personnes avaient défilé à Rome début décembre lors du « No Berlusconi Day ». « Ce n’est qu’un début aujourd’hui, le prochain rassemblement, le 8 mai, sera national et à Paris« , a affirmé M. Ball.

En régions, les protestataires étaient appelés à se rassembler devant les préfectures et sous préfectures. Beaucoup arboraient, comme à Paris, des t-shirts violet, pour symboliser la neutralité politique et syndicale, cette couleur n’étant pas connotée comme le bleu, le noir, le rouge, le vert ou le orange. Les manifestants étaient environ 400 à Marseille et quelques dizaines à Lille ou Bordeaux.

Bisphenol A : Et maintenant le Sénat….

26 mars 2010

Le Sénat bannit les biberons au bisphénol A

suspension de la commercialisation des biberons

A l’unanimité, les sénateurs ont adopté une proposition de loi qui vise à suspendre la commercialisation de ces biberons – déjà interdits dans les crèches de plusieurs villes, dont Paris.

Cancers, diabète, dysfonctionnements thyroïdiens… Le bisphénol A est frappé de tous les maux. A tel point que son interdiction est de plus en plus dans l’air du temps… Ce sont des sénateurs qui se sont emparés du dossier – et qui ont obtenu, partiellement, gain de cause.

Ce soir, le Sénat a voté, à l’unanimité, la suspension de la commercialisation des biberons produits à base de bisphénol A. La victoire n’est qu’incomplète : à l’origine, la proposition de loi voulait interdire la molécule dans tous les plastiques alimentaires.

Après avoir longtemps tergiversé, l’Afssa, l’Agence de sécurité sanitaire des aliments, avait fini par reconnaître qu’il y avait dans ses études des « signaux d’alerte ». De son côté, Roselyne Bachelot, la ministre de la Santé, qui s’était déclarée « plutôt favorable » au texte de loi, avait émis deux réserves : un risque de contentieux européen – « aucun pays au monde n’a pris de mesure d’interdiction », a-t-elle déclaré -, et le manque d’études sur les substituts au bisphénol…

L’histoire n’est pas encore terminée, loin de là : la proposition de loi doit maintenant poursuivre sa navette parlementaire, et être inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale.

A propos des élections à Carnoux

25 mars 2010

Pour ceux qui aiment les chiffres qui parlent évidemment : les résultats des dernières élections régionales 2010 et 2004 et les élections européennes en 2009 à Carnoux, appellent quelques commentaires :

La première chose qui saute aux yeux est le nombre de votants : presque 20% de moins entre les élections régionales de 2010 et celles de 2004 : 43% et 51% en 2010 ; 63% et  69% en 2004 entre le 1er et  le 2ème tour.

Sur la montée du FN : à Carnoux, pour les régionales c’était  tout de même 30% en 2004 au 1er tour, curieusement le pourcentage était descendu à 25% au 2ème tour, en 2010 beaucoup de stabilité 28%  pour les deux tours. Etonnant aussi mais parce qu’il s’agit d’autres élections, Jean Marie Le Pen lui-même en 2009 pour les élections européennes, ne faisait que 13%, il avait fait 16% pour les élections  présidentielles en 2007. Très clairement le FN est réactivé à Carnoux comme ailleurs, mais peut être pas plus !

A propos des résultats pour les listes « écologie » et PS :Aux élections régionales 2010 : 9% pour les verts, 17% pour le PS. Aux élections européennes 2009 : 13% pour les verts, 9% pour le PS. Il faut évidemment avoir en tête que pour les européennes, il n’y a eu que 39% de votants et que les campagnes n’avaient pas été les mêmes. Si on fait une somme des résultats pour la gauche dans son ensemble, on atteint environ 30% quelque soit le scrutin : élections régionales ou européennes, avec entre 6% et 8%  pour le PC,  la LCR, NPA etc. ce qui représente entre 600 et presque 900 personnes : tenons bon, l’audience possible du CPC n’est pas nulle.

CT

Extraits du site officiel du ministère

Après la Bérézina….

23 mars 2010

Après la Bérézina, tableau pointilliste de Nicolas Sarkozy, 2010, collection de l’Elysée, Paris.

Recyclage des déchets nucléaires…..

20 mars 2010

L’Edito d’Alain Tardif

« Je n’ai pas l’habitude d’inonder les internautes de mes messages, d’autant qu’on dit que trop d’information tue l’information.

Mais là je viens de recevoir une information absolument incroyable, qui a été sortie par le Journal Ouest France du vendredi 8 janvier dernier, et qui fait état d’un décret absolument scandaleux du gouvernement qui nous veut tant de bien. Ce décret, paru au Journal Officiel le 14 mai 2009, est passé inaperçu, jusqu’à ce que la CRIIRAD découvre le pot aux roses (vous pouvez contacter la CRIIRAD si vous voulez plus d’info).
Voici de quoi il s’agit : le gouvernement a décidé d’autoriser par décret le recyclage des métaux, plastiques et gravats issus du démantèlement d’installations nucléaires, de manière à s’en servir à la fabrication de ciment ou d’acier.
Ce décret permettra de recycler des millions de tonnes de rebuts radioactifs, dont l’industrie du nucléaire ne saura pas quoi faire (exemple : ce qui se passe actuellement avec le démantèlement de la centrale de Brennilis, en Bretagne). Constituant une dérogation à l’interdiction prise en 2002 d’interdire le recyclage de ces déchets nucléaires dans les produits de construction et les biens de consommation, ce décret va permettre de disséminer sur le marché des objets de consommation courante contenant des matières faiblement radioactives. On verra également des vélos, des voitures, des maisons, etc, réalisés avec des matériaux issus de ce recyclage.
On a déjà un énorme problème de santé publique avec les pesticides source de cancers en nombre sans cesse croissant.
On va ainsi rajouter une autre source de cancer, et après il ne faudra pas s’étonner que le cancer se

développe de manière quasi épidémique.
Pour l’heure, la CRIIRAD, selon le journal Ouest France, a déposé une requête au Conseil d’Etat pour excès de pouvoir, afin de bloquer cette décision scandaleuse.
Espérons que cet organisation totalement indépendante de tout lobby saura faire entendre raison à l’Etat Français.
En attendant, je vous suggère de transmettre l’information au maximum de gens autour de vous, pour informer de ce qui se passe avec l’industrie du nucléaire et des dangers qu’on nous promet dans l’avenir immédiat. »

Et pendant ce temps……

19 mars 2010

Le chimiquier Sichem Osprey qui s’était échoué sur l’ile de Clipperton le 10 février a été déséchoué samedi. Depuis le 13 février, plusieurs tentatives de déséchouement avaient été tentées par les moyens acheminés sur zone (remorqueurs, barges) par la société d’assistance mandatée par l’armateur du navire, sans succès jusque-là. Hier, le navire allégé de prés de 40 % du poids de sa cargaison a pu, assisté par deux remorqueurs, être remis à flots et sans qu’aucune trace de pollution ne soit à déplorer. Lire le communiqué du Haut-Commissariat en P.F.

Il faut le faire ! Un cargo avait réussi à percuter l’unique rocher d’une minuscule île perdue au milieu du

Il faut le faire...!

Pacifique, complètement isolée, puisque la première terre émergée se trouve à 1000 km…

Le 10 février, en pleine nuit, à 16 nœuds, en pleine vitesse, un bateau de 170 m de long, en transit du canal de Panama vers la Corée du Sud, le chimiquier danois “Sichem Osprey”, battant pavillon maltais, s’est échoué sur l’île française inhabitée de Clipperton. L’îlot est menacé de pollution car le navire transporte 10 500 tonnes de xylène, produit toxique et inflammable, 6000 tonnes de suif et 6000 tonnes d’huile de soja. Heureusement, le navire, échoué sur 97 m, est de construction récente avec double coque. Plusieurs tentatives de déséchouage se sont soldées par des échecs avec une reculade du bateau de 15 m. Pour l’heure, le navire n’a toujours pas pu être remis à flot et ce, malgré la présence de trois remorqueurs sur place, mandatés par l’armateur, ainsi que d’un bâtiment de la Marine nationale, la frégate Courbet. Les remorqueurs ont pourtant tenté de profiter du passage du tsunami produit par le séisme chilien le 27 février et de l’élévation du niveau des eaux pour faire bouger le géant des mers, long de 170 mètres, mais sans succès. Et pour cause, le tsunami n’a produit aucun effet sur la zone de Clipperton, même pas une vaguelette…

Localisation de clipperton

L’histoire de Clipperton, île découverte par des français en 1711, est jalonnée de drames, de naufrages, de meurtres et de longues périodes d’oubli qui lui valurent bien des surnoms tels qu’île tragique, île de la désolation, île de l’oubli, île mystérieuse ou même île au trésor. Un remarquable site internet , très complet, relate ces différents épisodes, ainsi que la description de la faune et de la flore.

L’un des épisodes les plus tragiques fut l’oubli, après la révolution mexicaine, de la garnison de soldats installée sur place avec femmes et enfants. Le gardien de phare, après avoir tué les derniers survivants hommes, se délare “roi de Clipperton” et réduit en esclavage femmes et enfants. Finalement tué par les femmes à coups de marteau, les survivants sont rapatriés en 1915 par un navire militaire américain en patrouille.

Les échoués d’aujourd’hui ne sont pas oubliés et, malgré leur bévue, ne seront condamnés ni à la relégation, ni au bagne.

Réponse à Tartuffe et pensée pour Jean.

13 mars 2010

Tartuffe nous a envoyé ce message :

 

Et alors, le webmaster est malade ?
Il n’y a plus rien sur le site…
Pourtant à  Carnoux, on a bien besoin de ce site.
Réveillez-vous, il y a tant à  dire !
Ne canez pas.
Tartuffe

Non, le webmaster n’est pas malade… Seulement un petit peu en vacances…!

Dès la semaine prochaine, nous reprendrons nos informations…. Je pense qu’il y aura du grain à moudre…. si vous voyez ce que je veux dire.

En attendant, une grosse penséee pour Jean FERRAT qui vient de nous quitter.

RÉSUMÉ DE LA CONFÉRENCE DU 22 FÉVRIER 2010

6 mars 2010

par Jean-Claude BREGLIANO

Charles Darwin est né le 12 février1809, après des études scolaires médiocres et un essai malheureux du coté de la médecine, il fait des études de théologie pour devenir pasteur tout en étudiant les sciences naturelles, qui correspondaient à sa véritable vocation. A 22 ans, il saisit l’occasion de s’embarquer  comme naturaliste pour un voyage d’études autour du monde qui durera cinq ans, de 1831 à 1836.
Ce voyage lui a permis de faire de nombreuses découvertes en géologie et en biologie. Lui qui était au début créationniste et fixiste, conformément aux textes de la Bible, réalise assez vite que cette vision ne colle pas du tout avec les réalités qu’il a sous les yeux. Ses observations, notamment en Amérique du Sud et sur l’archipel des Galapagos l’interrogent fortement car elles montrent que les espèces vivantes se transforment  au cours des  âges.
Dès son retour, en octobre 1836, il se penche très sérieusement sur ce problème qu’il appelle « la transmutation des espèces » et après deux ans de réflexion, il estime qu’il dispose d’une ébauche de théorie sur laquelle il peut valablement travailler. Il y travaillera pendant 20 ans avant de publier quoi que ce soit, sachant que le sujet est particulièrement explosif. Il publie son livre « L’Origine des Espèces » en novembre 1859, après avoir accumulé une somme d’observations  considérable.
Sa théorie pouvait se résumer ainsi : les êtres vivants subissent des variations héréditaires, spontanées et accidentelles. A chaque génération, par le jeu de la concurrence et de la lutte pour la vie, une majorité d’individus meurt sans laisser de descendance,. Donc toute variation qui permet une meilleure survie confèrera un avantage à celui qui la possède. C’est la sélection naturelle. Le milieu changeant en permanence, on aboutit très graduellement, avec le temps, à l’apparition d’espèces nouvelles.
La publication de son livre, fin 1859, déclenche une « véritable tempête scientifico-religieuse ». Darwin s’y attendait bien sûr ; dès 1844, il écrivait à un ami qu’il était maintenant convaincu que les espèces n’étaient pas immuables et il ajoutait : « c’est comme confesser un meurtre ». Il n’était pourtant pas le premier à affirmer que les espèces se transformaient. Son grand-père, Erasmus Darwin, l’avait fait avant lui très brièvement et surtout, en France, Jean-Baptiste Lamarck avait publié sa « Philosophie Zoologique », l’année même de la naissance de Darwin, où la transformation des espèces était fortement défendue. Mais les mécanismes proposés par Lamarck n’étaient pas du tout convaincants, la démarche manquait de rigueur scientifique et ses détracteurs, comme Georges Cuvier, ont eu beau jeu de caricaturer ses idées.

Dans « L’Origine des Espèces », Darwin se garde bien de parler explicitement de l’espèce humaine, ce n’est que 12 ans après, en 1871, qu’il publie « La Filiation de l’Homme » où il explique que notre espèce est apparue à partir d’ancêtres que nous partageons avec les grands singes et où il développe sa vision des sociétés humaines. Il y explique que l’homme est un animal social, très vulnérable dans la vie sauvage , et qu’il n’a pu réussir dans le jeu évolutif que parce que la sélection naturelle a favorisé  les « instincts sociaux », « l’instinct de sympathie ». En d’autres termes : la coopération, la solidarité, l’aide aux plus faibles et aux malades, l’altruisme ; en bref, la civilisation. Pour lui, les  humains ne pouvaient réussir que grâce à ces qualités.
Ces idées très humanistes étaient partagées par ses plus proches amis scientifiques, comme Alfred Wallace et Thomas Huxley. Charles et son épouse Emma, les pratiquaient en permanence dans leur village.
Malheureusement, pendant les 12 années qui se sont écoulées entre les publications de ses deux livres majeurs, le concept de sélection naturelle a été détourné par d’autres sur des bases idéologiques. Les responsables de ces détournements sont principalement Francis Galton, cousin de Darwin et Herbert Spencer, considéré à son époque comme un très grand philosophe.
Francis Galton, partant de l’idée que la sélection naturelle s’était affaiblie dans les pays développés, par suite des soins donnés aux malades et de l’aide aux « faibles de corps et d’esprit », en déduisait que cela était contre nature et devait être compensé par une sélection artificielle. Il prônait ce qu’il appelait un « eugénisme doux » (ou eugénisme positif) qui consistait à sélectionner les « mieux doués » et à les encourager à avoir de nombreux descendants.
Ces idées ont dérivé, au début du XXe siècle, vers des formes beaucoup moins douces (eugénisme négatif) consistant à stériliser les malades mentaux ou les handicapés physiques. Ces pratiques se sont répandues aux USA et dans certains pays européens. Les nazi les ont poussées à leur extrême limite en allant jusqu’à l’élimination physique.
Herbert Spencer, quant à lui, a bâti tout un système de philosophie dénommé « Évolutionnisme Philosophique » sensé  rendre compte de tous les phénomènes existant dans l’univers, y compris les sociétés humaines. Bien que lamarckien, il s’est emparé de l’idée de sélection naturelle, qu’il a transformé en « survie du plus apte ». Selon lui les lois régissant les sociétés humaines devaient être dans le prolongement direct des lois de la nature. C’est ce qui a été appelé très improprement « darwinisme social ». Le rôle de l’Etat devait être réduit aux fonctions de police et de justice, il ne devait en aucun cas s’occuper de la santé, ni de l’éducation, ni du droit du travail. Tout cela devait relever de l’initiative privée.
C’est ainsi qu’il critiquait les lois interdisant le travail des enfants de moins de 12 ans dans les mines ainsi que celles réglementant les travaux dangereux pour les femmes et les enfants. Quant à l’aide aux pauvres, il l’estimait contre-productive même lorsqu’ elle relevait de la bienfaisance privée.
Si le nom de Spencer a été oublié, ses idées ultra-libérales  sont toujours bien vivantes et même plus que jamais d’actualité. Elles ont été reprises par Friedrich Hayek, surnommé parfois « le pape de l’ultra-libéralisme » et par Milton Friedman, chef de file des économistes de « l’Ecole de Chicago » qui ont appliqué leurs théories dans le Chili de Pinochet et ont inspiré les politiques de Ronald Reagan, de Margaret Thatcher, puis de l’U.E. et de toutes les institutions internationales : Banque Mondiale, FMI et OMC. Cette idéologie irrigue actuellement toutes les politiques néolibérales pratiquées à l’échelle  mondiale.

Il est assez plaisant de constater que ce néolibéralisme, que l’on nous présente comme le summum de la modernité, n’est rien d’autre que l’application aux sociétés humaines des lois les plus archaïques de la planète. Celles-là même qui régissent le monde animal depuis des centaines de millions d’années : la lutte pour la vie, l’écrasement des faibles par les forts (on dit même les « looser » et les « winner », pour faire  encore plus moderne !).   Il s’agit donc, en fait, d’une véritable entreprise de dé-civilisation.

Citoyens de Carnoux, dormez tranquilles….

1 mars 2010

Le maire décide pour vous…

Jeudi 25 février, 18h30 : réunion du conseil municipal à Carnoux. Les élus sont quasiment tous là : 22 pour la majorité et 7 pour l’opposition, dont 6 sont présents : 4 représentants de la liste « Carnoux au quotidien » et 2 de la « Gauche citoyenne et solidaire ». A première vue, le rapport des forces est donc largement déséquilibré, mais ce qui frappe surtout le citoyen venu assister au conseil, puisque les séances sont publiques, c’est que la réunion se résume à un match de ping-pong entre le maire et la poignée d’élus d’opposition, sans la moindre intervention des élus majoritaires qui se contentent d’attendre patiemment la fin de la séance sans ouvrir la bouche.

A l’ordre du jour de ce conseil était pourtant inscrit le débat d’orientation budgétaire, un moment fort de la vie communale, qui a justement été imposé par la loi dans le but de renforcer l’exercice de la démocratie participative dans les communes, en instaurant une discussion, au sein de l’assemblée délibérante, sur les priorités et les évolutions de la situation financière de la collectivité, et ceci avant la présentation et l’adoption du budget primitif. Mais le terme même de démocratie participative est considéré par le maire de Carnoux comme un gros mot aux relents vaguement staliniens et en tout cas une pratique à éviter soigneusement dans la vie publique locale. « Le conseil municipal n’est pas un lieu de débat » se plaît-il à répéter à chaque séance en ne cachant pas son agacement voire son mépris à chaque question formulée par un élu d’opposition, quel que soit son bord, ce qui rend le climat des échanges parfois assez tendu…

Le conseil municipal n’est pas un lieu de débat

Pourquoi donc ne serait-il donc pas possible de mener à Carnoux, comme c’est le cas dans de nombreuses communes, des discussions sereines dans lesquelles chaque élu, majoritaire ou d’opposition, puisse exprimer son avis, en particulier sur les sujets où il possède des compétences particulières ou des idées constructives, propres à améliorer les décisions communes ? Si le conseil municipal n’est effectivement pas le lieu de tels débats, pourquoi alors ne pas permettre aux élus de s’exprimer en commissions afin de préparer collégialement les décisions qui seront ensuite adoptées en conseil municipal ?

Mais le maire de Carnoux semble fermé à toute suggestion qui ne viendrait pas de lui et ne montre guère de volonté d’écoute. Les policiers municipaux ont d’ailleurs fait les frais, jeudi soir, de son autoritarisme qui conduit à leur imposer de nouveaux horaires de travail, jusqu’à minuit pendant les mois d’été, et à leur supprimer la possibilité qu’ils avaient jusqu’à présent de récupérer leurs heures du samedi. Des aménagements dans ce domaine étaient sans doute souhaitables mais la concertation n’ayant pas permis d’aboutir à un terrain d’entente, le maire a demandé au conseil municipal de voter la modification du planning des policiers telle que décidée unilatéralement par les élus, sans même faire référence au contenu des discussions qui ont pourtant duré un an avec les agents concernés. Les élus d’opposition ont naturellement voté contre une décision qui risque de se traduire par des tensions au sein de la police municipale, désormais réduite à quatre agents, mais que pèsent les voix de l’opposition dans le débat ?

Autre passe d’arme entre le maire et les élus d’opposition à l’occasion de ce conseil municipal, pour un sujet certes plus léger et totalement dépourvu de la moindre connotation politique : certains usagers de la médiathèque ont demandé à pouvoir disposer de sacs pour emporter les ouvrages empruntés, le jour où ils ont oublié leur cabas. La mairie présente un modèle de sacs, marqués du logo de la médiathèque, dont la fabrication revient à 1,75 € HT l’unité et qu’elle se propose de vendre 1€ pièce aux usagers qui en feront la demande. Dans sa présentation, le maire ne précise pas le nombre de sacs qui vont être commandés ni combien cela coûtera à la collectivité, mais l’on imagine bien que les sommes en jeu sont dérisoires.  Comme le maire insiste sur l’aspect promotionnel de l’opération, certains élus d’opposition suggèrent qu’un sac soit offert gratuitement à chaque nouvelle adhésion à la médiathèque. « C’est une excellente idée » répond le maire, « mais ce n’est pas ce qu’on vous demande aujourd’hui ; la résolution soumise au vote ne prévoit pas cette possibilité : si vous n’êtes pas d’accord avec la manière dont les choses ont été prévues, libre à vous de voter contre et nous passerons au point suivant ». Autrement dit, votre suggestion est excellente mais je m’assois dessus car c’est moi qui détiens la majorité et je fais ce que je veux… Circulez, il n’y a rien à voir et d’ailleurs ce conseil municipal a bien assez duré, d’autant qu’il y a un match de l’OM ce soir, comme certains élus de la majorité ne manquent pas de le rappeler avec quelque insistance. A se demander parfois si à Carnoux l’exercice de la démocratie ne se limite pas aux scrutins électoraux…

L. V.