Archive for février 2012

Nicolas et Angela….!

22 février 2012

Vu de France :

Baby sitter...!

Vu de Düsseldorf

Grand carnaval...!

 

Visionnaire et candidat…!

17 février 2012

Le témoignage d’un ariégeois

16 février 2012

Au sujet du voyage présidentiel qu’il a vécu partiellement… et pour cause… en Ariège….
Jean DONAT, retraité ariègeois,  témoigne….

Quand notre vénéré Président candidat prend un bain de foule, il ne voit que des sympathisants tant le tamis des filtres est serré.
A mes proches ….
On peut s’envoyer des mails humoristiques, touristiques … et c’est bien agréable ! On peut parler de météo, de foot, de ski, de VTT, de loisirs, de voyages, de la famille…
Mais on est aussi des citoyens et j’espère pouvoir évoquer avec des interlocuteurs « ouverts », ce qu’est devenue, en 2012, la nation française, ce que vit actuellement le peuple français, le peuple grec, le peuple espagnol … !

Dans cette optique et vu que mon « statut de retraité » m’en laisse le temps, je me suis intéressé à la venue de SARKO en Ariège!
N’étant ni élu, ni militant de l’UMP, je n’ai bien sûr pas été invité…
Mais, je n’ai pas voulu manquer un tel … ÉVÉNEMENT, même vu de l’extérieur et je ne le regrette pas, car j’ai vécu intensément

QUATRE moments « forts », que j’ai envie de vous narrer et de partager avec vous !

1°) UN FORMIDABLE DÉPAYSEMENT :Étant donné que je connais comme ma poche toutes les routes du secteur « visité » par Sarko, le matin j’ai …exploré le coin !
Depuis les Pujols, via La Tour du Crieu, Riveneuve du Bosc, Las Parets, Villeneuve du Paréage et zone industrielle du Pic de Pamiers.
Le quartier de Cazalas était « interdit » et Jojo Doussat n’a pas dû vendre beaucoup de pain…!
J’ai réussi à me « faufiler » en voiture, en invoquant des destinations fictives et je me suis retrouvé en COREE du NORD: véhicules et groupes de policiers à chaque intersection, plus policiers tout le long des routes: près de chaque maison, de chaque chemin … de chaque arbre…
PAMIERS était devenu PYON GYANG !

2°) J’AI COTOYÉ la FRANCE « d’EN HAUT »:
Puis j’ai essayé de m’approcher, en voiture, de la salle de la Rijole, dans la zone industrielle.
J’ai réussi à franchir un premier barrage en venant de l’abattoir et en exigeant d’aller chez Arnaudiès : les policiers, je pense, ont noté mon numéro et m’ont laissé passer.
Deuxième barrage, un policier que je connaissais m’a dit « Mr Donat, je vous laisse passer mais vous ne pourrez pas arriver chez Arnaudiès » …
et le 3° barrage m’a été fatal: il m’a fallu laisser la voiture. Donc j’ai continué à pied … et j’ai avancé, en compagnie de gens qui « portaient du beau linge » !!!
J’ai vu une noria de bus débarquer des gens, sans doute venus d’autres départements pour remplir la salle de la Rijolle et je n’ai connu personne … (il n’y avait sans doute pas assez d’invitables » en Ariège).
Puis ce fut le barrage « fatal », ou il fallait présenter: accréditation, invitation, badge … et je n’ai pas pu aller plus loin, le « filtrage » étant impitoyable !
Pour approcher Sarko, il faut le …mériter !!!
Si vous avez vu à la télé Sarko serrer des mains, ce n’était que des sympathisants soigneusement triés et filtrés au sein de l’espace protégé (d’ailleurs cinq personnes non invitées ont été arrêtées …)
Donc, il ne me restait plus, pour continuer, qu’à aller participer à la manif …

3°) J’AI COTOYÉ la FRANCE « d’EN BAS » :
Là, je me suis senti parmi les miens … des copains … des enseignants, beaucoup de retraités, beaucoup de femmes, des syndicalistes, des militants, des élus qui avaient boycotté Sarko, notamment: Nicole Quillem (maire de Mirepoix), Jean Cazanave (conseiller général de Mirepoix)… ils m’ont dit avoir été relancé 6 ou 7 fois par la préfecture, pour « honorer leur invitation.  » puis se sont joints aux manifestants, les ouvriers de l’usine.
La manif, loin de Sarko, était autorisée à la place St Hélène (la place de Millane étant réquisitionnée pour les véhicules des invités de Sarko) La manif était « bon enfant », 3 policiers et 2 RG empêchaient la montée vers la gare. Puis la manif grossissant, l’avant a commencé à monter et les policiers se sont écartés.
Alors, logiquement, s’est mis en place un cordon de sécurité infranchissable, au niveau du rond point sous la gare: véhicules de police cote à cote, cohortes de policiers « cosmonautes » avec boucliers et harnachements… impressionnant !!!. Le cortège des manifestants s’est arrêté à quelques mètres avec banderoles, chansons … Je suis allé devant, voir les manifestants, il n’y avait ni casseurs, ni holligans… que des banderoles, des slogans et des « vieux » comme moi, qui chantaient la Martelais!
Et on était « surveillé » par un hélicoptère qui stationnait au dessus de la manif … du jamais vu pour moi !
Mais des pétards (amenés par des manifestants) ont éclaté au sein de la manif … alors là, grosse panique en face.
Crime de « lèse majesté », Sarko risquait d’entendre le bruit des pétards … et de la contestation et tout d’un coup, brutalement …

No comment...

4°) J’AI RAJEUNI de 44 ANS :
On a été arrosé de bombes lacrymogènes et des balles (en caoutchouc ?? ) ont été tirées
Je n’avais plus vu ça depuis mai 68. J’ai vu des gens se tordre de douleur par terre… , nos yeux et nos poumons  brûlaient … effrayant !!! Incroyable !!!
Là, écœurés, mes copains et moi, sommes partis et je suis allé m’oxygéner les yeux et les poumons à la campagne …

Voilà ce que j’ai vécu: la France coupée en deux: les « petits fours » d’un coté et les « grenades et la violence » de l’autre ….!
Et rassurez vous, braves gens, c’est pas la crise pour tous : la salle de la Rijole à Pamiers a été spécialement refaite de neuf … moquette au sol, goudronnage autour …les cire pompes de Sarko craignaient qu’il salisse les siennes.
L’Elysée a même veillé à ce que les personnels approchés par Sarko soient habillés de neuf …
Rassurez vous Trigano (maire de Pamiers ) a affirmé que ça ne coûterait rien au contribuable (sans doute ces frais seront payés par une valise venant d’Andorre !!!).
Puisque ça ne coûte rien au contribuable, pourquoi donc Sarko ne visiterait pas 10 000 villes en France, 10 000 sites seraient refaits à neuf, ça donnerait du boulot aux entreprises … sans rien coûter aux contribuables !!! Ils nous prennent pour des débiles !!!
Autre malaise, dans l’armée, cette fois, puisque Sarko est passé devant la caserne du 9°RCP et ne se serait pas arrêté se recueillir sur la stèle de plusieurs soldats de Pamiers, qu’il a envoyé se faire tuer en Afganistan !!!!
Bref, j’étais Sarko-phobe et je suis devenu Sarko-phage et … désolé pour mes lecteurs Sarko-philes !!!
Et je pense que la prochaine élection va être capitale concernant la société française: comment et surtout QUI va payer la dette abyssale actuelle de la France ???? Est ce que ce sera encore le peuple ???
Je me permets de rappeler que la dette était de 1150 milliards d’Euros après Chirac et qu’elle est à ce jour de 1780 milliards d’Euros. Au sujet de la dette, je me permets de conseiller aux curieux de lire le « Mariane » de cette semaine, c’est très instructif !!!
Sarko a augmenté la dette de 630 milliards d’Euros: 130 pour la gestion de la crise et 500 pour sa gestion ( et ce, malgré les milliers de suppressions de postes de fonctionnaires et l’état actuel pitoyable, notamment, de  l’éducation nationale).
Il ne faut pas tout ramener à notre argent et il y a d’autres problèmes cruciaux à traiter, mais, à titre indicatif je viens de calculer que notre pension nette a augmenté de 1,8% entre novembre 2006, pour moi, et février 2011(4 ans et demi ) puis de 1,7% en février 2011….comparez aux augmentations de ce que nous payons !!!
Les fans de Sarko me diront, « ça ne sera pas mieux avec l’opposition », je leur répondrai : « c’est possible, mais ce qui est sûr, ça ne pourra pas être pire pour le peuple » !!!!!
Alors ????? Attendons les élections !!

Ce compte-rendu, a été écrit par Jean DONAT, retraité, ex enseignant du Lycée de Mirepoix en Ariège !

Profits Insolents…!

12 février 2012

C’est pas la crise pour tout le monde !

Le patron du groupe TOTAL, Christophe de Margerie, s’est efforcé de déminer par avance les critiques récurrentes sur ces « profits insolents« , en faisant valoir sa contribution à l’économie française.

Le groupe a dévoilé un bond de 16% sur un an du bénéfice net 2011, à 12,27 milliards d’euros, et de 11% du bénéfice net ajusté (qui exclut les effets de stocks et autres éléments exceptionnels) à 11,42 milliards.Le chiffre d’affaires a lui aussi grimpé de 16% à 184,7 milliards d’euros.Cette nouvelle envolée est liée aux cours très élevés du pétrole brut l’an dernier, le prix moyen du baril de Brent ayant grimpé de 40% à 111,3 dollars.

La flambée des cours a compensé une légère baisse de la production du groupe (-1% à 2,346 millions de barils équivalent pétrole par jour), liée notamment au conflit en Libye, ainsi que la morosité persistante de ses activités de raffinage.

Les résultats du groupe sont les meilleurs depuis ceux de l’exercice 2008. Cette année-là, Total avait dégagé un bénéfice net ajusté de 13,9 milliards d’euros, profitant à la fois de prix de l’or noir très élevés (avec un sommet à 147 dollars le baril) et d’activités de raffinage en pleine forme.

« Fantasmes » et « réalité »

Sur le seul quatrième trimestre 2011, le bénéfice net a augmenté de 13% à 2,29 milliards, et le bénéfice ajusté de 7% à 2,725 milliards, pour une production stable à 2,384 Mbep/j.Ces résultats sont conformes aux attentes des analystes, qui tablaient sur un bénéfice trimestriel ajusté de 2,7 milliards, et une production d’environ 2,38 Mbep/j.

Total a confirmé au passage son objectif d’une hausse de sa production de 2,5% par an en moyenne entre 2010 et 2015.

Evoquant devant la presse les « fantasmes » récurrents sur les « profits insolents » de son groupe, M. de Margerie les a opposés à « la réalité » de ses investissements. « Nos profits sont plus qu’utiles, et surtout garants de nos investissements« , a-t-il plaidé.Il a expliqué que le groupe entendait poursuivre une politique d’investissements colossaux, avec 20 milliards de dollars d’investissements nets prévus cette année (contre 22 milliards l’an dernier).

Rappelant que Total emploie en France 35.000 personnes sur 170 sites, il a précisé que le groupe paierait pour 2011 environ 1,2 milliard d’euros d’impôts, dont 300 millions au titre de l’impôt sur les sociétés (IS). L’an dernier, Total n’avait pas payé d’IS car ses activités françaises étaient déficitaires.

Critiques

Mais le groupe s’est tout de même attiré un déluge de critiques.Le candidat du Front de Gauche à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon s’est montré le plus virulent, appelant à la « nationalisation » de Total, qu’il a accusé d’accumuler ses profits « sur le dos des Français qui voient chaque jour le prix de l’essence s’envoler« .

L’ex-ministre de l’Industrie et député UMP Christian Estrosi a lui-même regretté que Total « ne paye en France que 2,5% d’impôt sur les sociétés« , quand des PME « payent plus de 30% d’impôt sur leur bénéfice ».

L’association de consommateurs UFC a estimé de son côté que « la recherche et la réalisation de profits ne sont pas critiquables en soi » mais que « les niveaux faramineux atteints dans ce secteur sont une réelle source d’interrogation », en appelant à la mise en place d’une « régulation » du secteur.

Autre sujet qui fâche, M. de Margerie a réitéré son opposition à l’interdiction dans l’Hexagone de la fracturation hydraulique, seule technologie qui permettrait d’exploiter les ressources de gaz de schiste.

« C’est en augmentant la production qu’on arrive à la fin » à contenir les prix du pétrole, y compris en extrayant gaz et huiles « non conventionnels« , a-t-il défendu.

Plaidoyer pour un véritable pôle public financier.

10 février 2012

C’est le titre d’un article que Laurent Mauduit, journaliste spécialisé en économie à publié le mercredi 1er février, dans Médiapart.

Il relate l’initiative d’un collectif regroupant de nombreuses associations et syndicats ( Attac, Fondation Copernic, DAL, CGT, CFDT, SUD, FO……) qui s’est créé pour peser sur le débat public à l’occasion des élections présidentielles.

La crise ayant mis en évidence de façon flagrante, l’incurie (pour ne pas dire plus) des banques privées, aussi bien pour le financement de l’économie que des besoins sociaux de première urgence, ce collectif a adressé une lettre aux candidats (sauf  la candidate du FN) pour les interpeller et leur demander de se prononcer sur la création d’un « pôle public financier en faveur des droits ».

Leur appel fait des suggestions précises sur ce pôle public qui, selon eux, devrait regrouper « des institutions financières publiques (Banque de France, Caisse des dépôts et ses filiales financières, Oséo, Sociétés des participations de l’État, Banque Postale,Ubi France, Agence française de développement, Institut d’émission des départements d’Outre-mer, CVNP Assurance), ou dont l’activité  est une mission de service public (Credit Foncier, Coface). En ferait bien évidemment partie, toute banque ou société d’assurance dans laquelle l’État viendrait à prendre une participation majoritaire ou à laquelle seraient attribuées des missions de service public. ».

Selon Laurent Mauduit, ces propositions seraient plus proches du programme du Front de Gauche dont le candidat est Jean-Luc Mélenchon que de celui de François Hollande qui prévoit aussi la création d’un pôle public financier, mais n’y inclurait que la Caisse des Dépôts, Oséo et la Banque Postale, et les missions de ce pôle sont pour le moment assez floues.

Cette interpellation des partis politiques sur la base de propositions précises présente à la fois l’intérêt de pousser à la clarification des propositions et de tester la volonté de dialogue des candidats. Laurent Mauduit termine en disant : « Comme, en ces temps de crise économique et sociale, il s’agit d’une question majeure, les réponses des candidats devront être analysées méticuleusement. Et même leurs silences… »

Article disponible aussi ici.

Quel avenir pour l’aire métropolitaine marseillaise ?

8 février 2012

Métropole ou pôle métropolitain ? Pour beaucoup d’entre nous, l’alternative paraît bien obscure entre ces deux options introduites par la loi du 10 décembre 2010 qui devait lancer une nouvelle réforme territoriale et remodeler la carte de l’intercommunalité. Dans les Bouches-du-Rhône, le fameux « Schéma départemental de coopération intercommunale » initié par le Préfet est en stand-by et bien rares sont les initiés qui arrivent à suivre les avancées de ce dossier alors même que la plupart des compétences communales qui touchent directement notre vie quotidienne ont désormais été transférées pour être gérées à une échelle intercommunale.

J. BOULESTEIX

Afin de tenter de lever un coin du voile sur ces questions, aussi peu médiatisées que fondamentales pour notre vie de tous les jours, le Cercle Progressiste Carnussien a organisé, le 30 janvier 2012, une conférence sur ce thème, animée par Jacques Boulesteix, astrophysicien, initiateur du pôle de compétitivité Optitec, élu municipal à Marseille, et surtout président du Conseil de Développement de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM).

Après avoir rappelé le rôle des conseils de développement, espaces d’information et de débat public, constitués de représentants de la société civile, Jacques Boulesteix a présenté deux films mettant l’accent sur la nécessité de gérer certaines fonctions, dont les transports publics, mais aussi la recherche ou l’aide au développement économique, à une échelle adaptée à l’aire urbaine. La délimitation de l’aire métropolitaine marseillaise est inévitablement sujette à débat, mais il paraît assez évident que les agglomérations d’Aubagne et d’Aix-en-Provence, de même que le bassin industriel de l’étang de Berre en font partie intégrante, tant les échanges quotidiens entre ces différents pôles sont nombreux, que ce soit pour les relations de travail, de loisir, d’éducation, de soins ou de chalandise.

Cet espace métropolitain d’environ 1 600 000 habitants (dont la moitié à Marseille, ce qui est considérable par rapport aux autres aires urbaines françaises) est d’abord un espace de vie, dont la densité d’urbanisation reste remarquablement faible, mais aussi un lieu d’échanges économiques et sociaux. Il est aussi un lieu de confrontation face à la concurrence mondiale, même si, vu de Bruxelles, l’aire urbaine aurait tendance à englober également Toulon, Avignon et Montpellier… Or, force est de constater que l’aire métropolitaine marseillaise cumule les retards : mal organisée, peu attractive, dotée de services publics souvent peu efficients, très inégalitaire, mal pourvue en emplois qualifiée et en cadres formés. Les indicateurs de développement économique et de précarité sociale n’y sont guère reluisants, pas plus d’ailleurs que les indicateurs écologiques (le bilan carbone de MPM, ramené au nombre d’habitants, est en particulier très mauvais).

Le morcellement administratif et le repli identitaire des élus locaux (qui reflète celui d’une large partie de la population) ne sont finalement qu’un des aspects du retard de l’aire métropolitaine marseillaise. Jacques Boulesteix rappelle que les premières communautés urbaines (dont celles de Lille, Lyon, Bordeaux ou Strasbourg) se sont créées dès les années 1960, sous l’impulsion de l’État et via des incitations financières fortes (triplement de la Dotation générale de fonctionnement). Marseille avait déjà commencé son intégration entre les deux guerres en agrégeant la plupart des villages périphériques, mais la communauté urbaine ne s’est créée que très tardivement, en juillet 2000, ce qui ne lui a pas permis de bénéficier de cette manne financière et ce qui explique en partie le retard de son équipement en moyens de transport public.

Outre MPM, le département des Bouches-du-Rhône compte 8 autres établissements publics de coopération intercommunale (EPCI), sous forme de communautés d’agglomération (dont celle du pays d’Aix, celle du pays d’Aubagne et de l’Étoile ou encore celle du pays de Martigues), de communautés de communes, voire de syndicat d’agglomération nouvelle (SAN Ouest-Provence). Ce morcellement ne contribue certes pas à faciliter la mise en cohérence des moyens en vue de services publics performants et adaptés aux besoins quotidiens de la population. C’est précisément un des objectifs de la réforme territoriale votée fin 2010 que d’achever et de rationaliser la carte de la coopération intercommunale. A l’issue de cette réforme, toutes les communes devront être rattachées à un EPCI (ce n’est pas encore le cas pour plusieurs communes du département, dont Gardanne). Le territoire des EPCI ne devra plus comporter d’enclave (ce qui suscite de fortes inquiétudes pour la commune de Cuges-les-Pins notamment). Dans ce domaine, c’est le Préfet qui est à la manœuvre et qui pourra, in fine, imposer sa solution, à défaut d’un consensus de la part des élus regroupés en commission départementale, d’où l’inquiétude de ces derniers qui s’accrochent à leurs prérogatives

Alors, dans un tel contexte, métropole ou pôle métropolitain ? L’émergence des métropoles était l’un des objectifs affichés de la loi de réforme territoriale du 10 décembre 2010. Il n’est pas exclu d’ailleurs que MPM se transforme finalement en métropole puisqu’elle dispose du seuil de population pour le décider sans que le Préfet ne puisse s’opposer. Mais à ce jour, seule Nice a franchi le pas et s’est constituée en métropole (sur un espace géographique toutefois assez étrange, qui englobe la Vésubie et la Tinée mais pas les grandes villes côtières proches que sont Antibes, Cannes ou Menton) ce qui laisse penser que ce mode de gouvernance ne séduit guère les élus locaux…Il suppose en effet des transferts de compétences obligatoires (routes et transports scolaires notamment), ou facultatives (collèges, lycées, action sociale, promotion du développement économique, etc.) de la part du département et de la région, ce qui ne peut qu’être source d’âpres discussions

C’est probablement la raison pour laquelle l’aire marseillaise s’oriente désormais plutôt vers la constitution d’un pôle métropolitain. Également introduit par la loi du 10 décembre 2010, ce statut permet la coopération entre EPCI, sans aucune exigence de continuité territoriale, et a déjà donné lieu à l’émergence de nombreux projets à travers la France (une soixantaine dénombrée à ce jour). Le 25 novembre 2011, les présidents des 9 EPCI des Bouches-du-Rhône ont rendu public leur souhait de créer un pôle métropolitain à l’échelle du département. Si ce processus arrive à son terme, ce sera assurément une étape franchie vers une aire métropolitaine plus solidaire, plus équilibrée, plus efficace et plus attractive.

Mais il faudra sans doute aller au delà car le pôle métropolitain élude tout transfert de compétence et surtout de financement, ce qui en limite singulièrement la portée. En vertu du principe de subsidiarité, qui veut que les problèmes soient gérés prioritairement à l’échelle la plus adaptée, la création d’un pôle métropolitain pourrait effectivement aider à améliorer la cohérence et la fiabilité des transports publics. Il n’aurait cependant guère d’impact sur des domaines pourtant cruciaux tels que l’action sociale et le logement urbain, faute de transferts de compétence à une échelle adéquate. De même, dans le domaine de l’action culturelle, une plus grande intégration serait nécessaire pour éviter les risques de concurrence territoriale qui affaiblissent la renommée internationale de l’aire marseillaise.

En matière de gouvernance, Jacques Boulesteix insiste sur la nécessité d’accroître la participation citoyenne au débat public. Les conseils de développement sont un des outils pour y parvenir. La réflexion sur l’espace métropolitain est d’ores et déjà au cœur du travail de concertation amorcé entre les conseils de développement de MPM et ceux des agglomérations d’Aix et d’Aubagne. Cette collaboration a fait l’objet d’un premier forum le 5 mars 2011 à Aubagne. Un manifeste a été publié le 24 mars 2011 par ces trois conseils de développement auxquels s’était joint le comité de consultation de l’Ouest de l’étang de Berre (émanation de deux EPCI). Un nouveau forum aura lieu le 18 février 2012 à Marseille (voir site du conseil de développement de MPM : www.forum-cdd.com). La société civile est donc plutôt en avance : reste à espérer que les élus locaux sauront prendre conscience de la nécessité de poursuivre cet effort d’intégration et de coopération, en vue de rendre plus efficiente l’organisation des services publics dans notre aire métropolitaine…

L. V.

Nouvelle taxe…!

5 février 2012